Crédit photo : Léa Garson
Parce que l’écriture de mon livre n’a pas été qu’un long fleuve tranquille, et que vous avez été nombreux.ses à me poser des questions sur le « pourquoi » et le « comment » de ce livre, j’ai décidé de vous raconter son (et mon) histoire, les coulisses de ce projet, du tout premier mail jusqu’à la publication, et bien plus encore. C’est parti !
Le premier mail
Le mardi 5 Juin 2018, j’ai reçu par le biais de mon formulaire de contact sur ce site, un message sur un éventuel projet de livre. J’étais dans le train avec un copain – qui a d’ailleurs perdu toute mon attention à partir de là (désolée Merfoot) – et je n’y croyais pas. Le mail comportait une faute d’orthographe et il manquait de la ponctuation…j’avoue avoir pensé que c’était la stagiaire d’une micro association qui voulait me proposer un petit projet éditorial (pardon Corinne, si tu passes par là). Mais non ! Après quelques recherches, j’ai bien compris que c’était vraiment du sérieux.
Cette même semaine, je me suis donc rendue aux éditions Solar qui cherchait un.e auteur.e pour un livre sur le Zéro Déchet, sans y croire réellement à vrai dire (c’était trop beau pour être vrai). Et puis, j’ai rencontré Corinne, mon éditrice : un véritable coup de coeur humain et professionnel. On avait la même vision du livre idéal pour ce sujet : un livre créatif mais percutant, agréable à lire mais qui pousse vraiment à l’action. Ni elle ni moi ne voulions d’un simple roman pour parler de ce sujet qui a besoin, je pense, de pédagogie pour être partagé !
Je me souviens qu’elle avait acheté pas mal de livres sur le sujet, en me disant très honnêtement qu’il allait falloir se démarquer de tout ça. Je me suis évidemment posée la question de savoir si oui ou non il y avait un intérêt à sortir ce Nième livre, mais je savais que je ne m’étais jamais totalement retrouvée dans aucun de ces ouvrages. J’avais déploré la forme de certains, les « manquements » (à mes yeux évidemment) d’autres, l’angle de vue, les limites etc. J’avais souvent eu l’impression de manquer de raisons d’agir, de ne lire que des astuces centrées sur l’action individuelle, ou alors des livres où on occultait tous les propos qui pouvaient déranger (consommation de produits animaux, avion, activité professionnelle)… Bref, j’avais le sentiment de vraiment avoir quelque chose à apporter sur ce sujet, et c’est pour cela que je me suis lancée dans l’aventure. Faire de la fast édition, très peu pour moi.
Ce jour là Corinne m’a invité à imaginer le livre dont je rêvais, et m’a dit qu’on ferait tout pour s’en rapprocher un maximum. Elle m’a laissé imaginer tous les sujets que je voulais aborder, les graphismes, les couleurs, tout en me donnant ses conseils pour m’accompagner et répondre évidemment aux besoins de la maison d’édition. Avec le recul, on est bien au delà de ce rêve.
L’écriture
Je pourrais vous dire qu’une fois le tout bien défini, tout s’est passé dans la joie et sans encombres, mais ce serait mentir. Très honnêtement, les mois qui ont suivi ont été pleins de larmes, d’angoisses, de nuits blanches, mais aussi de fierté. Je passais ma dernière année d’études en alternance, devait écrire plusieurs rapports dont mon mémoire, passer mes examens, animer des conférences etc. Autant vous dire que niveau social on était plutôt à zéro.
Pourtant, ce n’est finalement pas le temps qui a été le plus dur à gérer, mais plutôt ma confiance en moi. J’ai sans arrêt douté de mes capacités à y arriver, paniqué devant la montagne de travail à accomplir et les délais, remis en question ma légitimité, pleuré à chaude larmes d’épuisement. Mais j’ai tenu bon, notamment parce que j’ai eu un soutien incroyable, que ce soit de la part de ma maison d’édition, mes correctrices, mes amis, ma famille.
Je me rappelle de l’amplitude de mes émotions tout au long du processus de création et d’écriture. Je me souviens de la première fois que j’ai vu mes écris mis en page, celle où j’ai touché le gaufrage de la couverture (je le sens encore se dessiner sous mes doigts), ou encore de la fois où j’ai finalement tenu les pages reliées du livre entre mes mains : un doux mélange d’excitation, de fierté et de bonheur de voir un rêve s’accomplir sous mes yeux.
Le lancement
Le soir du 12 avril 2018 aura marqué ma vie. J’avais tellement stressé à l’idée que nous ne remplissions pas les 180 places assises de la conférence du pré-lancement, tellement eu peur qu’il n’y ait que mes parents, mes frères et 176 sièges désespérément seuls (si si, j’ai fait ce cauchemar), et finalement, vous étiez-là. La salle était pleine, tous les sièges étaient comblés de jolies fesses et de curieux cerveaux prêts à réfléchir avec nous sur la diversité des moyens d’actions individuels ou collectifs pour répondre aux enjeux du siècle. Une foule de personnes était même debout derrière, et sur les côtés, ou encore assis devant. Je n’arrivais pas à y croire. Dans ma tête, mes multiples personnalités n’avaient d’égales qu’un troupeau de licornes faisant du trampoline sur des nuages arc-en-ciel. Très objectivement, je trouvais ça tout à fait déraisonnable que 50 humains patientent pour que je puisse leur écrire un mot d’amour dans le livre qu’ils venaient d’acheter, mais j’en étais aussi incroyablement heureuse. J’ai serré certains d’entre eux dans mes bras en les reconnaissant de nos conversations virtuelles, et j’ai chéri ce moment car il montrait ce que les réseaux sociaux ont de meilleur : les humains, les histoires, les passions et les relations qui se cachent derrière nos profils, nos photos, nos réactions, nos likes. Je n’ai jamais ressenti autant de joie, de reconnaissance, de gratitude et d’espoir que cette soirée là.
Et puis un peu plus tard, alors que l’horloge affichait près de minuit et que la soirée commençait à s’essouffler, la « descente » est arrivée. Après un shot de pur bonheur, mon esprit comprenait qu’une partie de cette aventure touchait à sa fin. Je venais de finir mes études, et après mes études le livre, et pour la première fois de ma vie, je me retrouvais sans but précis. J’ai vogué à cet état d’errance intellectuelle pendant plusieurs semaines, pour me laisser le temps de savoir ce que j’avais envie de faire et d’apporter dans cette vie. Et puis un jour, j’ai retrouvé de nouveaux projets pour faire battre l’espoir qui m’habite toujours malgré de sérieux moments de doutes sommes toutes humains et compréhensible dans notre domaine d’action.
Et depuis ?
Aujourd’hui (et depuis sa sortie le 18 avril 2019), je suis fière de cet ouvrage qui a déjà aidé des milliers de personnes à passer à l’action, ou à aller plus loin dans leur démarche. Fière de voir qu’il séduit toujours, qu’il est offert en cadeau, acheté à plusieurs reprises, prêté, donné,… et qu’il donne surtout naissance à des actions réelles. Je remercie les centaines de personnes qui ont pris le temps de m’écrire avec amour et bienveillance; celles qui m’ont partagé leurs actions, leurs évolutions, leurs interrogations; celles qui ont prêté mon livre à des proches ou à leur famille pour étendre leur impact…et toutes celles qui le feront à l’avenir je l’espère.
Un petit complément à la conclusion
Quelques mois après la sortie du livre, avec le recul, voici ce que j’aurais aimé ajouter la conclusion :
« Si ces actions individuelles (et collectives) sont importantes et nécessaires, elle ne doivent pas nous faire croire qu’elles seront l’unique clé pour nous assurer un avenir meilleur. Nous devons prendre conscience que la source de tous les maux dont la terre souffre (dérèglement climatiques, érosion de la biodiversité et des sols, injustices sociales, famines, guerres etc), est le système dans lequel nous vivons : un système capitaliste patriarcal soutenu par l’état. Pour voir fleurir un futur vraiment durable, il nous faudra désobéir, nous révolter, évoluer, construire un futur vraiment alternatif dans des îlots d’auto-suffisance et de résilience; apprendre à vivre sobrement et avec la nature, pas contre elle. Tant que nous serons en guerre contre le vivant, la somme de nos gestes individuels n’aura pas de sens. Soyons cohérents jusqu’au bout. Soyons radiaux. »
Pour voir quelques pages du livre avant de l’acheter : c’est par ici !
Pour le trouver, c’est par là, ou dans votre librairie indépendante, dans de grands magasins, ou encore à la bibliothèque. Il a envahi toute la France et même la Belgique, la Suisse et le Canada ! D’ailleurs, il sera même bientôt publié dans sa version….oups, j’en ai trop dit : Suivez Sortez Tout Vert sur instagram pour connaître ces nouveaux projets !
Hommage
Nous somme le 30 août 2019 lorsque je termine d’écrire cet article. Il y a quelques jours, j’apprenais le décès de Maëlle, ma première correctrice sur ce projet. J’aimerais profiter de ces quelques dernières lignes pour la remercier. La remercier de ses conseils, de sa patience, d’avoir répondu à mes centaines de questions, d’avoir fait taire mes doutes, construit ce projet avec moi, m’avoir remis sur la bonne route alors que je m’étais égarée. Je voudrais la remercier de son franc parler, de ses convictions, son altruisme et la lumière qu’elle a apporté au monde. Et finalement, saluer le travail qu’elle a fait alors qu’elle vivait ses derniers mois, après plus de 3 ans de lutte contre le cancer du sein. Son histoire, elle en a fait un podcast remarquable, aussi bien construit, que joué, narré, mis en scène. Je vous invite vraiment à le lire : https://www.nouvellesecoutes.fr/impatiente/
Souvenirs
Il ne me reste plus qu’à vous partager quelques photos souvenir du lancement, prises par le merveilleux Nathan Dubois :
300 personnes à la conférence !
Elodie Nace , porte-parole ANV COP 21
Axel Lattuada, réalisateur & comédien
Le bonheur.
Ma maman, heureuse et fière…
Mon @papa_lettes fier et heureux !
Regardez cette file d’attente ! (coucou Clara, et maman de Clara, et papa de Clara!)
Note :
Pour chopper le livre dans ma boutique c’est ici !