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Mon année Zéro Déchet : progrès, impasses, leçons

Lorsque je parle de mon mode de vie aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il est ancré en moi depuis toujours. Peut-être parce qu’il est devenu si naturel que je ne pourrais m’imaginer revenir en arrière. Pourtant, je ne me suis vraiment mise au Zéro Déchet qu’en début d’année. J’avais été sensibilisée une première fois avec le livre de Béa Johnson mais à part l’achat d’un compost et de sacs réutilisables pour mes fruits et légumes, cela n’avait eu que peu d’impact sur ma vie et ma consommation. C’est alors que, peut-être pour son accessibilité, et son humour, le livre de la Famille Zéro déchet à fait son entrée. Je vous en parlerais très bientôt dans un article consacré, mais pour le moment, revenons sur ce qui a suivi mes premiers pas vers le Zéro Déchet

Des succès.... 

Une fois lancée, rien ne pouvait plus m’arrêter : dentifrice et déodorant, produits d’entretien home-made, achats en vrac, bocaux chez le fromager, sac à pain à la boulangerie, la poubelle n’a pas dû comprendre la diète que je lui ai imposé du jour au lendemain. J’ai aussi appris à faire ma lessive et mon adoucissant toute seule, appris à cuisiner des produits frais, locaux, et de saison, à retrouver le goût de la simplicité et à croire en la puissance des produits naturels. Autant vous dire qu’avant de tester, j’avais du mal à croire que les huiles essentielles servaient vraiment a quelque chose. A sniffer je dis pas, mais pour soigner…. Et maintenant je me rue sur l’huile essentielle d’hélichryse à chaque fois que je me cogne contre un meuble (oui…malheureusement c’est assez récurrent) !

Des échecs…

Trois recettes différentes, plusieurs essais, mais finalement, je n’ai jamais réussi à faire mon propre liquide vaisselle dégraissant ! Trop épais, trop liquide, gluant ou carrément en bloc dans un bocal (et particulièrement difficile à faire sortir), finalement, j’ai abandonné et je continu de l’acheter dans mon magasin bio. Que voulez-vous, ce sont des choses qui arrivent…

Des leçons...

Lorsque je suis devenue Zéro Déchet, que j’ai finalement eu cette prise de conscience sur la gestion des déchets, de l’impact de nos de modes de vie, de production et de consommation, j’étais sincèrement malheureuse de voir que tout le monde regarde ailleurs alors que notre maison brûle. Je suis très vite devenue moralisatrice, énervée pour un rien lorsqu’un serveur me servaient des verres avec des pailles ou des olives avec des cures-dents par exemple, ou lorsque je voyais sortir des personnes avec des sacs de shopping pleins à craquer de choses dont ils n’avaient pas besoin. Bref, globalement, j’étais soit en colère de voir ce manque d’engagement et de prise de conscience, soit triste car persuadée que nous nous tuions à petit feu. Pas très très sain comme mode de vie, hein ? Aujourd’hui, après un réel travail de tolérance et après avoir pris du recul sur les conséquences de cette situation sur mon état d’esprit, je réalise que tout cela n’est qu’une question de temps et de choix. Ce n’est pas à moi de décider des agissements de chacun. Je dois simplement montrer l’exemple et espérer rayonner autour de moi.

Des ajustements

J’ai rapidement voulu imposer mes nouveaux choix de consommation à mes parents, mais clairement cela ne leur convenait pas. En même temps, quand ça fait 30 ans que on a les mêmes pratiques quotidiennes, qu’on fait ses courses au même en droit, et qu’on es une accro du shopping (Désolée maman, mais bon, faut arrêter de se voiler la fesse. Oui, j’ai dis la fesse), je peux concevoir que le changement ne peut s’opérer en une journée. Au final aujourd’hui, mes parents achètent assez peu en vrac, papa oubli régulièrement les bocaux pour aller acheter viande et fromage, et je ne parle pas du sac à pain pour la boulangerie… Mais ce que je vois, ce n’est pas ça. Je suis fière d’eux car, malgré tout, ils compostent leurs déchets organiques, cuisinent bien plus de produits frais, ont réduit leur consommation de viande et maman commence à se poser des questions sur le shopping (comme quoi, les miracles existent). Alors peut-être qu’ils ne sont pas zéro déchet, peut-être qu’ils ne sont pas aussi engagés que je le suis, mais ils essaient. Ils vont à leur rythme et prennent conscience de leur consommation. C’est ça aussi l’esprit colibri. Chacun fait ce qu’il peut, dans la limite de ses moyens, et surtout, chacun va a son rythme.

Des Impasses

Aujourd’hui, nous (2 adultes et 2 chats) avons une poubelle de 30L par mois, dont 100/200g d’emballages plastiques et surtout environ 8 kg de litière. En appartement, difficile de faire autrement que la litière, mais nous avons une piste. Nous essayons d’apprendre aux chats à utiliser les toilettes, comme nous. Futés comme ils sont ça risque de prendre quelques temps mais on ne désespère pas ! Après ça, on sera vraiment Zéro Déchet. Evidemment, il reste encore quelques déchets dans nos poubelles : paquets de chips apportés par les copains, petits bouts de plastique en tout genre… mais nous sommes très heureux de ce que nous avons accompli jusqu’à présent.

Du bonheur

Et oui, après plusieurs mois Zéro Déchet, je réalise que ce mode de vie est avant tout une véritable source de bonheur et d’épanouissement au quotidien. Je me sens fière de ne pas (trop) générer de déchets, de ne sortir ma poubelle qu’une fois par mois (merci les chatons, sinon, ce serait plutôt une fois par an), de supporter les producteurs et artisans locaux, de faire partie de ce petit groupe de personnes qui ont su prendre du recul sur la situation écologique et économique de notre planète et qui ont dit « non » au formatage commercial. Je me sens fière d’être capable de vivre avec moins pour vivre plus.

Finalement, c’est tout ça le Zéro Déchet: des hauts, des bas, des progrès, du sur-place, des efforts, mais avant tout du bonheur dans la simplicité.

PS: Je suis preneuse si vous avez une recette de liquide vaisselle dégraissant qui marche vraiment ! Je l’aurais un jour, je l’aurais (dit la fille qui croit avoir vaincu la publicité…).

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