Le ZĂ©ro DĂ©chet n’est pas une mode. C’est un mode de vie. C’est une façon de penser qui affecte tous les segments de notre consommation. Plus j’avance vers cet « idĂ©al », plus j’ai envie d’aller loin et de comprendre les pendants et les aboutissants de cette vie raisonnĂ©e et minimaliste. Pour cette raison, il y a quelques mois, j’ai dĂ©cidĂ© d’orienter mes lectures vers les concepts « satellites » au zĂ©ro dĂ©chet : le minimalisme, entre autre, mais aussi l’impact possible de ce mode de consommation sur les grands-Ă©quilibres Ă©conomiques. Loin de m’imaginer en super-hĂ©roĂŻne capable de transformer la planĂšte, j’avais envie de savoir Ă quoi nous pourrions aspirer avec nos comportements volontairement sobres. Dans cet esprit, j’ai donc commencĂ© avec le livre de Niko Pech, « Se libĂ©rer du superflu, vers une Ă©conomie de post-croissance ».Â
VĂ©ritable ovni d’une Ă©conomie allemande pourtant prospĂšre au premier abord, cet Ă©conomiste prĂŽne une rĂ©duction massive de la production industrielle. Il est ce que l’on appelle un « dĂ©croissant », un objecteur de croissance. Dans ce livre, il dessine les contours d’une sociĂ©tĂ© non plus basĂ©e sur la croissance mais sur des valeurs humaines, sociales et respectueuses de la biodiversitĂ©. Ce livre, bien que pessimiste sur la situation politique, Ă©conomique et sociale actuelle, est une vĂ©ritable prise de conscience sur les limites de notre systĂšme, sur tous les angles. LĂ©gĂšrement alarmiste sur la situation, au final, il nous rappelle que nous avons encore le choix. Son espoir trouve sa source dans la rĂ©silience, l’autoproduction, les systĂšmes d’Ă©changes locaux, les rĂ©seaux de voisinage, l’empathie et l’auto-limitation. L’Ă©conomie de post-croissance ne naĂźt ni grĂące Ă l’innovation, ni grĂące Ă la richesse. Elle est exempt de toutes aspirations capitalistes et n’est riche que de valeurs humaines.Â
Â
« Nous sommes tellement focalisĂ©s sur les solutions qui consistent Ă ajouter des nouvelles choses au monde que nous dĂ©laissons un fait tout simple : la rĂ©duction et la sobriĂ©tĂ© dans l’action ont le charme de se passer de capital, d’innovations et de rĂ©formes politiques. Elles ne prĂ©supposent rien et ne coĂ»tent rien, mieux encore, elles nous font gagner de l’argent […] Les jardins urbains, repair cafĂ©, comptent parmi les activitĂ©s pionniĂšres qui offrent un aperçu de la sociĂ©tĂ© de demain« . – Niko PechÂ
Â
Ce livre est une vĂ©ritable vision d’un avenir oĂč le capitalisme n’a plus sa place, oĂč l’aviditĂ© n’est plus une option et oĂč chacun connait et respecte les limites de nos ressources. C’est un livre oĂč les performances illusoires en matiĂšre d’innovation ont laissĂ© place Ă une vision objective sur le coĂ»t du « progrĂšs ».Â
Â
Dans toutes ces thĂ©ories, ce qui m’a le plus sĂ©duit, ce sont les perspectives sociales de l’Ă©conomie de post-croissance. DĂ©mondialisation, relocalisation de l’industrie, des emplois … c’est une vĂ©ritable apologie du travail local et de la proximitĂ©. Aujourd’hui, la plupart des gens ne connaissent plus ni les saisons, ni leur rĂ©gion, ni leur voisin. L’Ă©conomie post-croissance selon Niko Pech se base sur des Ă©changes rĂ©els et humains.Â
Â
Attention : je pense que ce livre s’adresse Ă des personnes qui ont des bases solides en Ă©conomie. Certaines dĂ©monstrations sont trĂšs Ă©laborĂ©es et complexes.
Â
Alors, envie de vous lancer ? Direction mon Ă©diteur prĂ©fĂ©rĂ©, j’ai nommĂ© Rue de l’Echiquier !