En 2013, les dĂ©combres du Rana Plaza faisaient trembler la terre entiĂšre. DerriĂšre l’effondrement de cette usine textile utilisĂ©e par les plus grandes marques du fast-fashion (H&m, Zara, …) une rĂ©alitĂ© complexe : le coĂ»t humain et environnemental de la baisse constante des prix de nos vĂȘtements. Le bilan est dĂ©sastreux : 1135 morts et plus de 2200 blessĂ©s.Â
Depuis cette tragĂ©die, les acteurs de la Fashion Revolution dĂ©cident de se mobiliser pour susciter l’interrogation chez les consommateurs et demander plus de transparence aux multinationales de la mode. CommĂ©morations, Ă©vĂ©nements, confĂ©rences, interview, happening ont eu lieu Ă Paris toute la semaine (et jusqu’Ă demain) pour penser ensemble la mode de demain : une mode humaine, durable et transparente ! Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer ces marques qui agissent pour une rĂ©volution de l’industrie de la mode, notamment lors d’une table ronde organisĂ©e par Slow We Are en compagnie de Veja, 1083, Misericordia, Ekyog et Modestologie.Â
Ce que j’ai vu, c’est une honnĂȘtetĂ© sans tabou. Ce sont des marques qui n’hĂ©sitent pas Ă parler de leurs imperfections, tout en Ćuvrant Ă leur rĂ©solution au quotidien. Des marques qui s’efforcent de rendre leur processus de production toujours plus transparent. Des marques qui ont su se dĂ©marquer par leurs efforts de traçabilitĂ© et la crĂ©ation de structures viables, Ă©thiques et durables pour leurs produits. Des marques qui ont dĂ» trouver des stratĂ©gies pour nous offrir des produits de qualitĂ©, respectueux de l’homme et de la nature, avec des prix nĂ©anmoins raisonnables. A l’image de Veja, qui a fait sa renommĂ©e sans publicitĂ©, enlevant ainsi le marketing de ses coĂ»ts afin d’offrir des chaussures aux prix du marchĂ© avec des matiĂšres premiĂšres  pourtant 7 Ă 8 fois plus chĂšres que celles de ses concurrents. Caoutchouc sauvage pour ne pas prendre part Ă la dĂ©forestation, coton-bio, matiĂšres recyclĂ©es, informations sur le lieux de fabrication...la marque ne nous cache rien ! Leur bĂ©mol ? Des chaussures fabriquĂ©es au brĂ©sil. Un choix dĂ©libĂ©rĂ© puisque c’est lĂ -bas que le fondateur de la marque a senti le besoin de dĂ©velopper une Ă©conomie nouvelle basĂ©e sur le respect des travailleurs et des ressources. Non, je n’ai pas d’actions chez Veja, mais j’ai trouvĂ© leur discours vraiment honnĂȘte et bienveillant, Ă l’image de ce que reprĂ©sente pour moi la Fashion Revolution.
Cette confĂ©rence fut aussi l’occasion d’essayer de comprendre ce qui distingue les stratĂ©gies de « green washing » des dĂ©marches honnĂȘtes et vraiment Ă©co-responsables. La rĂ©ponse des marques prĂ©sentes Ă©taient simple : la transparence doit ĂȘtre le maĂźtre-mot. Si vous devez chercher des heures des informations sur vos produits, c’est clairement qu’ils ont des choses Ă cacher, des choses dont ils ne sont pas fiers. A ce propos, non, les labels ne sont pas forcĂ©ment Ă privilĂ©gier, Ă©tant donnĂ© que beaucoup de petites marques qui pourraient en bĂ©nĂ©ficier n’en ont pas forcĂ©ment les moyens, et qu’Ă l’inverse des marques qui font bien moins d’efforts mais respectent Ă peine les critĂšres des labels peuvent en avoir de multiples. Â
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Jusqu’Ă demain, vous aussi, participez au mouvement Fashion Revolution et demandez aux multinationales de la transparence avec le hashtag #WhoMadeMyClothes en montrant vos Ă©tiquettes ou la photo juste en dessous, sur les rĂ©seaux sociaux ! Il est peu courant pour nous autres consomm’acteurs d’avoir la parole, alors profitons-en pendant que c’est encore possible ! A vos selfies !Â
Au passage, je suis trĂšs fiĂšre de soutenir une marque de vĂȘtements made-in-France qui elle aussi Ă fait de la transparence, de l’humanitĂ© et de l’Ă©co-responsabilitĂ© sa marque de fabrique : j’ai nommĂ© Orijns (Photo absolument contractuelle, je suis amoureuse de cette mariniĂšre).