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Le zéro déchet n’est pas qu’une question de poubelles.

A bien y réfléchir, le mouvement « Zéro Déchet » a vraiment mal choisi son nom. Il est à la fois si réducteur et si effrayant. Réducteur parce qu’il ne s’agit pas seulement de ne plus produire de déchets. Effrayant, car nous savons bien qu’il est aujourd’hui presque impossible de ne produire absolument aucun déchet. C’est si décourageant vu comme ça… 

Alors qu’à cela ne tienne, il est grand temps de redorer le blason du Zéro Déchet en vous donnant ma vision de ce mouvement, bien au delà de la simple réduction de nos déchets.

Le "Zéro Déchet" : un mode de vie et de pensée

Si le propre du zéro déchet est en effet de réduire ses déchets un maximum, ce n’est pas l’unique considération de ses adeptes. En vérité, ce mode de vie est une véritable remise en question de l’intégralité de notre mode de vie et de consommation. Prenez tout ce que vous avez pu apprendre sur vous-même et sur la société; ajoutez-y ce que vous imaginiez de votre futur; puis oubliez-le. Car le Zéro Déchet, c’est d’abord ne rien prendre pour acquis et au contraire questionner chaque aspect de notre vie pour reconsidérer sa légitimité. Je parle même de choses aussi bêtes que le fait de se doucher tous les jours, de manger de la viande 2 fois par jour, d’acheter des cadeaux pour Noël etc… Je ne crois pas qu’il y ait une seule réponse possible à ces questions. Chacun peut trouver la solution qui lui convient, en accord avec ses valeurs. Par contre, je crois que chacun de nous a le devoir de se renseigner sur l’impact de nos choix de consommation sur notre santé, la planète ceux qui l’habitent. 

Réduire ses déchets c'est bien, mais ...

Acheter sans emballage, c’est génial, mais ce n’est pas assez. Le vrac c’est bien mignon…mais est-ce qu’acheter des tomates en vrac dans un supermarché au mois de décembre est vraiment Zéro Déchet ? Est-ce qu’acheter des avocats bio en vrac qui viennent d’Argentine est vraiment Zéro Déchet ? Est-ce qu’acheter des tonnes de vêtements de seconde main est vraiment Zéro Déchet ?  Je vous laisse deviner la réponse à ces questions. 

Je pense que pour avoir une démarche véritablement cohérente, il est important de : 

  • Relocaliser sa consommation : acheter bio, local, de saison, et en circuits courts. Le Zéro Déchet a une véritable dimension sociale dans ce qu’il a de soutien à l’industrie locale et à l’artisanat. Il s’agit de ne plus enrichir les grands noms de la distribution, mais au contraire de renouer de véritable liens avec ceux qui cultivent ce qui nous permet de vivre. A ceux qui pensent que c’est plus cher : je peux vous assurer que c’est le contraire ! Acheter des produits frais, non transformés à des producteurs locaux qui respectent le cycle des saisons ne peut être que moins cher. Et oui, puisque l’on ne paie plus d’intermédiaires ou de productions énergivores hors-saison ! 
  • Adopter l’auto-limitation volontaire : une démarche minimaliste, qui commence par une véritable remise en question de la multiplication de nos possessions. C’est sûrement ce que j’ai trouvé de plus difficile dans le zéro déchet. On a tellement été élevé au biberon du marketing et de la publicité qu’il est devenu naturel pour nous d’aspirer à posséder toujours plus de choses et de vouloir suivre la tendance… Pourtant, se détacher du consumérisme latent et apprendre à se satisfaire de ce dont nous disposons est une véritable libération. On gagne tellement à cultiver le vide matériel pour remplir sa vie d’expériences. 
  • Reprendre le pouvoir : Le Zéro Déchet considère l’argent comme un véritable outil pour construire le monde dont nous rêvons, pour choisir de soutenir des productions locales et responsables plutôt que les 8 personnes les plus riches du monde qui détiennent 50% des richesses mondiale (#coucouZara). En tant que citoyens, nous avons le choix de ce que nous consommons, de ce que nous soutenons. Chaque achat est un vote, votons pour l’humanité.

Zéro Déchet et représentation...

Je pense sincèrement que ce qui distingue les personnes qui ont choisi d’entrer dans la démarche Zéro Déchet, c’est leur rapport aux choses. Là où quelqu’un voit une baguette de pain jetée à la poubelle, je vois l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau gaspillée. Là où quelqu’un voit une t-shirt à 5€, je vois de la souffrance humaine et du poison inhalé par des producteurs exploités et sous-payés alors qu’un milliardaire se remplie les poches. Tout est une question de représentation. Le jour où nous décidons d’ouvrir des yeux sur les véritables de nos actions, il est si simple de changer.

Zéro Déchet et éthique animale... 

Je sais, je sais, c’est un sujet qui fâche. Et puis d’abord, c’est quoi le rapport? Et bien en réalité, Zéro Déchet et éthique animale sont étroitement liés à mes yeux. Difficile de prétendre faire attention à l’eau en utilisant une bassine pour faire sa vaisselle ou en se douchant moins, tout en consommant un steak par jour dont l’empreinte hydrique s’élève à près de 2000 L. Difficile de prôner l’éthique humaine tout en encourageant les techniques d’élevage industrielles intolérables, pour peu que notre viande soit servie à la coupe dans un tupperware. Selon moi, il est impossible de séparer Zéro Déchet et Végéta*isme, ou au moins une réduction importante de notre consommation de produits animaux, accompagné de meilleurs choix de consommation (aliments bio, locaux). Pour être honnête… je déteste avoir à mettre cette nuance dans ma phrase, car pour moi le végéta*isme n’est pas un conseil mais une nécessité. Pour autant, j’ai toujours souhaité que ce site internet soit un véritable outil, dans lequel tout un chacun peut trouver ce dont il a besoin. Je n’ai jamais cherché à imposer quoi que ce soit à personne, mais je suis intimement convaincue que végétaliser son alimentation est un pas énorme dans la réduction de son impact carbone. Et je sais que ceux qui ne sont pas prêts à le faire trouveront peut-être séduisante l’idée d’au moins essayer de réduire leur consommation, faute de l’arrêter complètement. Je l’espère en tous cas, et ne peut que l’encourager comme un premier pas. Et si je dois perdre des lecteurs, soit. J’ai toujours prôné l’honnêteté, et je préfère être sincère et perdre quelques lecteurs, que de mentir sur mes valeurs pour attirer davantage.

En bref, mon dernier conseil...

En fait tout ça peut être facilement résumé en 2 lignes. Il suffit juste de se poser quelques questions avant chacun de vos achats. 4 questions, et vous saurez si  vous avez une démarche cohérente :

  • Est-ce que c’est bon pour la santé ? Et hop, on dit adieu à tout ce qui est industriel, et aux perturbateurs endocriniens, aux monocultures intensives etc.
  • Est-ce que c’est bon pour l’environnement ? 
  • Est-ce fabriqué de manière éthique (biodiversité inclue) ? 
  • En ai-je vraiment besoin ? 

Il ne s’agit pas d’être parfait en tout point, simplement de consommer en toute connaissance de cause. Parfois, la solution idéale n’existe pas et c’est à vous de trouver celle qui vous convient le mieux selon ce qui vous tient le plus à cœur ! Bio ou local ? Ethique ou de seconde main ? Vous seuls pouvez prendre cette décision, en pleine conscience! 

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